Mais que se cache derrière cette technologie qui ravit chaque année des milliers d'éleveurs ?
La semence sexée vient d’une méthode inventée dans les années 1980 et qui a été brevetée et mise en place par la firme Américaine Sexing Technology en 2003. Elle est arrivée dans les coopératives d’insémination dans les années 2009. Le tri se fait par cytométrie de flux. Le principe est simple, la différence entre un spermatozoïde mâle et femelle est le chromosome X et Y distribué aléatoirement après la méiose. Le pourcentage de chance d’obtenir le sexe voulu, mâle ou femelle, est de 90%. Pour l’instant les outils ne permettent pas de rendre plus fiable la semence. Toutefois ce tri a pour avantage aussi de retirer les spermatozoïdes anormaux pour avoir une qualité de semence plus grande.
Le tri des chromosomes X et Y
Le tri des spermatozoïdes se fait simplement par rapport au poids. En effet, le chromosome X pèse 3,8% plus lourd que le Y de manière significative en bovin.
L’ADN du spermatozoïde est donc mis en fluorescence sans l’endommager, le chromosome X étant plus lourd émettra plus de fluorescence et il ne reste plus qu’à la machine de mesurer le taux de fluorescence et de trier en fonction.
Quelles applications pour l'élevage ?
L’utilisation de la semence sexée permet à l’éleveur d’avoir le choix et il peut s’avérer très important ! Que ce soit pour l’éleveur qui cherche à performer en génétique, celui qui souhaite avoir un bon renouvellement ou encore pour valoriser mieux les produits pour la vente. Aujourd’hui l’utilisation de la semence sexée représente 429 581 IA en France en 2020. Après 4 ans de diminution, en 2020 elle a augmenté de 9,5% ! Surtout utilisée en race laitière : 32,6% des IAP sont faites en semence sexée, aussi bien en sexée mâle que femelle ! (Sources Idele)
Renouvellement du cheptel
Pour garder un nombre suffisant de femelles en élevage notamment laitier pour la production ou pour augmenter son cheptel, le nombre de veaux femelles par an est important. C’est là que la semence sexée est un outil pratique pour gérer la variabilité du sexe et truquer les dés en se sécurisant un nombre de femelles sûr. Cela évite l’achat de femelle à l’extérieur et des désagréments liés à cela.
Catalyseur d'amélioration génétique
La semence sexée permet d’être sûr d’avoir une descendance femelle pour garder la génétique d’une vache que l’on souhaite conserver et améliorer. Ainsi en mettant un bon taureau sexé avec une bonne femelle, la descendance femelle sera toujours présente au sein du troupeau. Ceci est encore plus efficace si les vaches sont génotypées et que l’éleveur sait quelles femelles sont à fort potentiel.
Meilleure valorisation des produits
La valorisation des veaux en fonction des filières est très disparate. Par exemple des veaux mâles engraissés ont des prix de vente souvent plus élevés surtout en élevage allaitant. La semence sexée mâle permet d’obtenir des produits mieux valorisés à la vente. Quant à la semence sexée femelle, elle permet de vendre des femelles pleines mieux valorisées.
Les points de vigilance à avoir !
La semence sexée reste des doses bien plus chères que la semence classique, et elle est aussi moins fertile dû au traitement de la semence qu’elle subit et du fait que la concentration d’une paillette sexée est moindre qu’une paillette conventionnelle : 2,1 millions de spermatozoïdes contre 18 millions. On estime ainsi une perte de 10% de la fertilité (cette valeur varie en fonction de la race de l’animal et du taureau).
Coût plus élevé
Une semence sexée est en moyenne de 50€.
Fertilité moins bonne
Une perte de 10% en moyenne est à pévoire.
Pour pallier à tout cela, il faut être vigilant sur sa repro et échanger avec un expert (vétérinaire, inséminateur, etc…) pour inséminer en optimisant la reproduction. Le planning d’accouplement est aussi un bon outil à coupler avec la semence sexée pour optimiser et bien cibler les femelles choisies. Enfin pour réduire la perte de fertilité, il faut favoriser l’utilisation sur génisse qui a un meilleur taux de fertilité. Sinon il existe des outils comme XtremiA permettant d’amener au bout de la corne le faible nombre de spermatozoïdes et donc d’éviter cette perte de charge le long de la remontée de l’utérus. Cela permettrait de revenir sur un taux de fertilité semblable au conventionnel et de gommer ce malus de 10% de fertilité !
Interview d'éleveur sur la zone XR REPRO qui utilise la semence sexée pour valoriser ses produits et améliorer sa génétique. Et grâce à XtremiA ses résultats sont excellents !
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